POEME FRANCOPHONE : SEQUENCE 3
La voix du revenant
Mon peuple est à l'écart du monde
car mon peuple s'est oublié dans le monde
Mon peuple est humilié dans le monde
car mon peuple s'est toujours baissé
toujours courbé toulours plié au pieds du monde
Mon peuple n'a pas compris les enjeux du monde
Si je parle de mon peuple
ce n'est point par enfermement dans ce peuple
Si je parle si souvent de ce peuple
ce n'est point par rejet des autres peuples
Si je parle de mon peuple
c'est pour qu'il soit présent parmi les peuples
par respect pour tous les peuples
Mon peuple n'a-t-il pas assez payé de sa pureté
son hospitalité et sa docilité
Ne l'ont-elles pas davantage enfoncé
Mon peuple ne doit-il pas revendiquer
sa place au rang des peuples
Ses enfants partout dispersés
N'ont-ils rien apporté à l'humanité
S'ils n'avaient pas existé n'aurait-il pas fallu les créer
Mon peuple doit se faire respecter
car mon peuple ne peut éternellement etre humilié
Mon peuple doit cesser d'etre le miroir de la misère
Mon peuple doit cesser de se lamenter
car voici venu le temps de tracer lui-même la voie
qu'il doit emprunter
Voici venu le temps de choisir de vrais dirigeants
Voici venu le temps de déterminer ses propres références
Mon peuple ne peut toujours accuser
sans jamais lui-même se regarder,
sans jamais lui-même s'interroger
sans jamais se révolter
Mon peuple doit ensemble se lever
ensemble marcher
ensemble résister
ensemble oser
Debout mon peuple, main dans la main
les yeux fixés vers ton destin
ton esprit marqué par tes souvenirs
ta vérité orientée par ton devenir
Voila bientôt des jours heureux
Ô mon peuple
Entends-tu le son du tam-tam qui t'appelle
Alain Alfred Moutapam