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Les ECHOS du CIREF
21 mai 2015

LA SIGNIFICATION DES CONCEPTS ONTOLOGIQUES " NEGRO-EGYPTIENS " AKH-BA-KA - JEAN-CHARLES GOMEZ COOVI- CHERCHEUR - PARIS (FRANCE)

  Il s'agit d'une approche sémantique et philosophique, qui tente de rigoureusement définir les concepts ontologiques égyptiens Akh, Ba, Ka. Ces Concepts qui, de l'aveu mêmes des égyptologues occidentaux, résisteraient à une traduction et une interprétation satisfaisantes. De fait, l'étude de ces notions soulève deux difficultés d'ordre méthodologique : 1) En voulant  " intégrer " à tout prix les concepts ontologiques égyptiens dans le cadre de l'anthropologie  " religieuse " sémitique  et Proche-Orientale, des générations d' égyptologues (dont la compétence technique n'est pas en cause) se sont engagées dans une impasse (les travaux de Maspéro, le Page Renouf, Vandier, Englund, Borghouts, Derchain, etc.) Il convient par conséquent en bonne méthode de ne pas isoler l'Egypte ancienne de son contexte négro-africain, ce qui du coup légitime une comparaison des notions égyptiennes avec les faits lexicologiques similaires attestés dans les langues négro-africaines modernes.  2) Par ailleurs, la méthode philologique mise en oeuvre par ces savants ne permet pas de circonscrire le  " champ sémantique " couvert par ces notions polysémiques, d'où la tendance à substituer aux vocables égyptiens des concepts  " indo-européens " et  " sémitiques " supposés équivalents  " Akh = esprit  " ;  " Ba = Ame " ; Ka = Double  " (cf Maspéro, 1878, P.77-91) ou à décréter, le cas échéant, qu'ils sont  " intraduisibles " (cf Englund, 1978, p.14). Je m'appuie largement sur l'analyse sémique  (cf  POTTIER ) qui n'est qu'un " domaine " de la sémantique diachronique et structurale pour instruire les données lexicologiques dûment attestées en Egyptien (Egyptien ancien copte) et en Négro-africain moderne. Je me fonde sur le principe d'oppositions binaires pour étudier les morphènes lexicaux recelant une multiplicité de significations en relevant systématiquement les occurrences qui à leur tour s'articulent autour d'un noyau de signification stable. S'agissant du concept  Akh, je démontre qu'autour du  " noyau de signification "   Iakhu (wbb,I,33,3) qui véhicule l'idée de lumière, d'éclat, de lueur et de rayonnement (sous-entendu du Soleil = Ra)  s'articulent quatre principales occurences extraites des textes égyptiens eux mêmes (Pyr, Ldm, Ct, etc...) les faits schématiquement résumés sont ceux-ci :  

  - Occurrence I : Akhu - Splendeur, luminosité, radiance, éclat  (du Soleil)

  - Occurrence II : Akh - Esprit transfiguré, lumineux, etc

  - Occurrence III: Akhu - Défunt transfiguré, glorifié, bienheureux, assimilé aux étoiles circumpolaires impérissables.

  - Occurrence IV : Akhu - Initié Supérieur, Ancêtre de l'Au-delà doué de pouvoirs surnaturels. Ces faits lexicologiques se retrouvent tels quels dans les langues négro-africaines modernes :  

  - Occurrence I : Fang - Akhu ; Kwasio - yaku ; Basa - Kuye, etc.

  - Occurrence II : Nuer - Kwoth ; Jukun - Akwa ; Bwiti - (langue des Initiés) Kouck.

  - Occurrence III : Sango - Kua ; Yoruba - Ikù ; Mbosi - iku, Ieku etc.

  - Occurrence IV : Fongbe - Kutito ; Basa - Nkugi ; Mbosi - Okue ; Myene - Okuyi.

 

   La synthèse de toutes ces occurrences, telle une combinatoire des termes, aboutit à la définition suivante du vocable AKHU : ESPRIT LUMINEUX ET IMPERISSABLE DU DEFUNT (cf Gomez in ANKH N° 3, 1994,  page 97). En appliquant aux léxèmes Ba et Ka le même traitement méthodologique, on obtient des résultats tout aussi concluants (cf Acte du Colloque de Dakar). Je propose enfin à la lumière des résultats ainsi obtenus, une reconstitution de la Pensée  " Négro-Egyptienne " au sens de Dumézil. Il en résulte que la conception négro-égyptienne de la mort s'oppose radicalement à celle des  " Sémites " et des  " Indo-Européens " ; Depuis l'Egypte ancienne jusqu'à nos jours, les Négro-africains considèrent la mort comme un  " passage " par le défunt jouissant pleinement de son intégrité physique et psychique des profondeurs abyssales vers la métamorphose stellaire. Pour les  " Sémites " et les  " Indo-Européens " en revanche, la  "demeure des morts " est une fosse sinistre où les ombres damnées des défunts errent avant d'être anéanties dans un monde d'oubli et de silence éternels. Il ressort de ce qui précède que la doctrine africaine de l'immortalité  de l'âme humaine a été empruntée dès le VI siècle par les Grecs (Thalès, Pythagore, Anaxagore, Platon) tous disciples des prêtres Egyptiens, mais aussi par les Juifs d'Alexandrie qui après l'avoir introduite à partir du troisième siècle dans la Bible hébraïque (Daniel 12,2,3 ; Sagesse de Salomon 3,4) n'ont pas manqué de la transmettre aux deux autres  " Religions révèlées " que sont le Christianisme et l'Islam 

  

   

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Commentaires
E
A TRANSMETTRE A L' INTERESSE<br /> <br /> <br /> <br /> Outre le titre de Philologue africain qu'il mérite, le qualificatif d'éminent herméneute auquel il a droit en tant que pionnier dans cette rude discipline, méconnue ou peu connue des publics africains ; Comment introduire et/ou présenter ce condisciple à l' Université de Paris X Nanterre (France) - Section Philosophie - de l' année 1982-1983 (Diplôme Etudes Universitaires Générales - DEUG) aux années 1987-1988 (Maitrise : Son mémoire, soutenu sous la direction du Professeur Georges Labica obtiendra la Mention Bien et révélait les étonnantes similitudes entre le milieu catholique (rites,symboles,méthodes,traditions) et celui de l'Egypte pharaonique, j'héritais d'un exemplaire dédicacé qui se perdit lors de mon retour à Brazzaville (Congo) durant les guerres civiles auquel le pays fut confronté. De mon coté mon mémoire de Maitrise obtenu avec la Mention Assez Bien sous la direction du Professeur Georges Labica était intitulé : Cheikh Anta Diop : philosophe ? ) ; devenu par la suite un quasi-familier (il m'introduira auprès de sa famille : Mère, Frères et Sœurs) , sans pour autant l' admirer pour ce qu'il est vraiment : " le plus authentique et le plus digne représentant de l'intelligenstia Kemite " dont le nom retentira et restera gravé dans l'Histoire (africaine) au même titre que son illustre modèle et devancier, véritable point d'ancrage ainsi que référentiel : Cheikh Anta Diop.<br /> <br /> C'est en provenance de Normale Sup (Khâgneux au destin brisé à la suite d'une déception amoureuse m'avouera t-il, qui le vit rejoindre par équivalence les bancs de l'Université) , haut lieu de formation de l'élite intellectuelle française, que je fis la connaissance de cet intellectuel hors norme qui éblouira de son charisme le Département de Philosophie de l' Université Paris X Nanterre (France), réveillera notre âme africaine trop imbibée d'occidentalisme, surprendra par son haut niveau <br /> <br /> de connaissances, degré d'érudition pour tout dire, les Mandarins du Département ( Professeur Pons, qui ennuyé que l'on parla un peu trop de ce personnage, le testa par le biais d'un sujet de dissertation philosophique donné à l'agrégation, le résultat est qu'il n'en crût pas ses yeux tellement le devoir était excellent ; Le Professeur Georges Labica , qu'il initiera à la pensée et informera de l'existence d'un grand penseur Afro-Américain : Deleon ; les nombreuses discussions qu'il eurent au Vésinet-Le Pecq, domicile du Professeur Labica, déboucheront sur une proposition de création d'un Centre de Recherche(s) sur le(s) Monde(s) Noir(s) que ce dernier déclinera, je lui demanderai ultérieurement pour quelle(s) raison(s) avait-il refusé de diriger ce Centre ? il me donna le motif du refus qui ne peut pas être évoqué ici par respect envers la personne du défunt, le Professeur Georges Labica) et les autres (Professeur Roger Pôl-Droit) ; et Etudiants que nous étions - Nous lui sommes redevables d'une grande partie de notre conscientisation qui prit comme point de départ la création du premier regroupement de Noirs au sein de l'Université, sous l'appellation " Soleil Noir " avec Choux gratient, Bouyou jean marie, Dubois, d'autres et moi-même ; la parution d'articles dont un sur la disparition de Cheikh Anta Diop dans le magazine Jeune Afrique, qui fit grand bruit à un tel point que Béchir Ben Yahmed, P.D.G de Jeune Afrique, n'eût de cesse de tenter de le convaincre de se mettre au service du Journal, mais sa destinée était ailleurs...<br /> <br /> Notre première apparition commune se déroula au Centre Beaubourg (Paris - France) dans le cadre d'une manifestation organisée par le Centre International de Recherche sur le Continent Africain -CIRCA- présidé par le Professeur Alpha Nationy Zentho, pour commémorer un Panafricain d'envergure : Marcus Garvey. Sa remarquable intervention se démarquait déjà de la nôtre. Il s'illustra ensuite en démontrant symboliquement sa haute dimension Kémite, sur tous les fronts et sous toutes les formes (demande d'une carte d'immigré pour marquer sa proximité avec eux ; Brillante contestation en public d'Edem Kodjo alors Secrétaire Général de l'O.U.A lors de la présentation de l'ouvrage " Et demain l'Afrique ") ; Il habitait la Résidence Universitaire de Nanterre (France) et moi en ville, mais nous passions nos journées et quelquefois des soirées (c'est lors de l'une d'elle qu'il me racontera l'histoire du Préfet de Seine Maritime : il fut primé Premier prix lors d'un concours général dans la région qu'il habitait alors, quel ne fut l'étonnement et la grande surprise du Préfet de voir arriver un Kémit lors de l'appel de son nom - GOMEZ - à consonance leucoderme) à parler de l'Afrique, de sa véritable histoire et de son possible destin. Certains ont jasé, tergiversé sur son " manque " de légitimité académique, je leur répondrai " que l'homme de génie fait ce qu'il peut, l'homme de talent fait ce qu'il veut " ; il est de la race des Seigneurs qui n'ont pas besoin de parchemins académiques pour asseoir leur aura, en tout point, il a su rester fidèle aux deux idées maîtresses de Cheikh Anta Diop, dont l'une proclame : " La conscience de l'homme moderne s'illusionne, en voulant asseoir ses constructions morales sur la plus monstrueuse falsification dont l'humanité ait jamais été coupable tout en demandant aux victimes d'oublier pour mieux aller de l'avant " tandis que l'autre nous interpelle : " l'Africain qui nous a compris est celui qui, après la lecture de nos ouvrages, aura senti naître en lui un autre Homme, animé d'une conscience historique, conscient de ce que la terre doit à son génie ancestral "<br /> <br /> Pour terminer sans conclure, j'ai toujours répondu " Présent " à ses appels, pour demeurer constant et fidèle à mes engagements, à notre indéfectible amitié <br /> <br /> "car dans l'ordre intellectuel seule la vérité rend libre " <br /> <br /> <br /> <br /> Docteur Yves Kounougous - Paris (France) - Brazzaville (Congo)
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