PANORAMA DE 50 ANS DE PROGRES ET DE RECHERCHE MEDICALE EN FRANCE : ASSISTANCE PUBLIQUE/HOPITAUX DE PARIS/CHU

EXPOSE 9 : PREVENIR ET SURMONTER LES HANDICAPS

 Professeur Philippe AZOUVI - Chef du service de Médecine Physique et de Réadaptation - Hôpital Raymond-Poincaré (AP-HP) et Université de Versailles-Saint-Quentin

  En 50 ans, la prise en charge médicale des personnes handicapées a été profondément bouleversée. Une étape fondamentale a été la publication par l'OMS, au début des années 80, de la Classification Internationale des Déficiences, Incapacités et Handicaps (CIDIH), révisée en 2001 (Classification Internationale du Fonctionnement, CIF). Cette publication a fourni un cadre conceptuel et pratique permettant de mieux évaluer les difficultés des personnes handicapées. Deuxièmement, l'arsenal législatif a été profondément modifié par la loi d'orientation en faveur des personnes handicapées du 30 juin 1975 et plus récemment par la loi du 11 février 2005. Ces lois ont permis d'améliorer la prise en charge médicale et médico-sociale des personnes handicapées. Une troisième étape fondamentale a été le développement de la médecine de rééducation. Durant trop longtemps, les conséquences fonctionnelles des maladies étaient considérées comme des fatalités sur lesquelles la médecine avait peu de prise. Or, les progrès de la médecine de réeducation ont permis de montrer que des traitements réeducatifs, réadaptatifs, mais aussi pharmacologiques et chirurgicaux permettent de réduire les déficiences et d'améliorer l'autonomie des patients et leur qualité de vie. C'est à la fin des années 60 que la Rééducation et Réadaptation Fonctionnelle fut reconnue comme une spécificité médicale à part entière, grâce aux efforts de nombreux pionniers, et en particulier à l'AP-HP, des professeurs André Grossiord et jean -Pierre Held. Plus récemment, la dénomination de la spécialité a changé, pour s'aligner sur la dénomination internationale de Médecine Physique et de Réadaptation (MPR). L'AP-HP a étroitement participé à cette évolution et plusieurs services de MPR, universitaires ou non, sont implantés dans nos hôpitaux.

 EXPOSE 10 : PRENDRE EN CHARGE LES MALADIES CHRONIQUES

   Professeur Loïc GUILLEVIN - Professeur des Universités - Praticien Hospitalier (PU-PH) - Responsable du pôle Médecine Interne de l'hôpital Cochin (AP-HP) 

    Les maladies chroniques sont nombreuses : diabète, hypertension artérielle, asthme, mucoviscidose, rhumatismes chroniques inflamatoires, néphropathies, maladies auto-immunes... Les exemples abondent et ces maladies représentent la part essentielle de l'activité médicale de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris. Notre institution y excelle : les services spécialisés sont nombreux et prennent en charge les malades tout en développant des recherches cliniques et fondamentales, des tyravaux en santé publique, des protocoles de prévention et d'évaluation des risques évolutifs des maladies chroniques. C'est dans nos hôpitaux que tous les nouveaux médicaments sont étudiés et développés. Ceci est essentiel à l'heure où les nouvelles biothérapies sont disponibles. C'est aussi grâce à ces évolutions thérapeutiques que certaines maladies mortelles à court terme sont devenues chroniques et l'exemple du Sida le démontre. Cette maladie constament mortelle  dans les années 80 est aujourd'hui une affection de longue durée dont la prise en charge ne se résume pas à la lutte contre le virus. Les problèmes posés aujourd'hui sont le risque vasculaire, la survenue de maladies malignes et autres pathologies qui justifient une prise en charge différente et multidisciplinaire. Demain, l'hôpital évoluera et, du simple fait du vieillissement de la population, la place des maladies chroniques ne peut qu'augmenter. L'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, s'adaptera à ces nouveaux enjeux, permettant aux patients de vivre le mieux possible avec des maladies que l'on ne sait pas encore guérir.